Je viens d'ailleurs de découvrir que je suis mentionnée dans l'article, même si l'adresse du blog a été inversée :)
Voici l'article ainsi que les photos :
LARISSANDALE
LILI FOX
NUTRIA
LARISSA
MARALENA
VERY MIX
BRIDGET'S BACK
Christian Louboutin... Il suffit de prononcer son nom pour que les femmes entrent en transe. Depuis vingt ans, ce créateur imagine des souliers à talon vertigineux reconnaissables à leur semelle rouge. Des souliers extraordinairement créatifs et joyeux. À son image.
Pour les femmes, Christian Louboutin est un dieu vivant. Dans les grands magasins américains, elles sont au bord de l'évanouissement quand il dédicace leurs fameuses semelles rouges. Elles sont prêtes à tout pour s'offrir ses souliers. « Ma première paire de Louboutin m'a coûté 87 heures de baby-sitting », explique la stagiaire de son service de presse. Et ce n'est pas du marketing... Encore plus fou : une femme qui collectionnait les Louboutin à plumes a été arrêtée pour détournement de fonds ! Sur son blog louboutinpassion.blogspot.com, une passionnée passe quotidiennement en revue nouveaux et anciens modèles et qui les porte. Quant à Jennifer Lopez, elle déclare sa passion avec une chanson, Louboutins. Du jamais vu.
Comme autrefois Alexandre Bernardin le faisait avec les filles du Crazy Horse, Christian Louboutin, la quarantaine grisonnante, baptise ses bottes, sandales et autres escarpins de noms extravagants : Starlatata, Madame est nue, Let Me Tell You, Very Privé ou encore Miss ChaCha. Oniriques, poétiques, raffinés : ils sont fabriqués dans du cuir verni vert, du poulain clouté, du velours carmin gansé de noir, du canvas multicolore, de l'organza drapé et noué, ou encore du satin noir ponctué de plumes de cygne. Mais l'amour pour les louboutins dépasse la simple histoire de mode. Ce sont les souliers parfaits dont la découpe profonde déshabille le coup de pied pour allonger la silhouette et dont la hauteur de 8, 10 ou 12 centimètres change la posture des fesses et des seins. Le corps en équilibre, les femmes adoptent instinctivement une démarche ondulante. Perchées sur leurs orteils, on dirait qu'elles font des pointes, comme ces femmes-oiseaux qu'il admirait aux Folies Bergères.
Une imagination sans limite
Mais d'où lui est venue cette idée fabuleuse de colorier les semelles en rouge pour les égayer ? Simplement en regardant Sarah, son assistante, se laquer les ongles. Il fallait oser ce détail... Mais ces fameuses semelles sont aussi dans la droite lignée des excentricités vestimentaires qu'il a toujours inventées. Dès l'école primaire, il porte short de cuir autrichien, collier à plumes, béret recouvert d'épingles à nourrice et lunettes fluo. « À l'adolescence, nos sorties au Palace étaient l'occasion de créer des tenues incroyables. Il m'avait coupé une mini-jupe dans une toile cirée bleue achetée au marché Saint-Pierre et rapporté des stilletos rouges de New York. Un signe... », se souvient Farida Khelfa, sa « soeur » qui fut le mannequin vedette de Azzedine Alaïa et Jean Paul Gaultier. Son imagination n'a pas de limite et pour cause, sa mère, à l'amour démesuré, n'a jamais posé la moindre limite ou émis le moindre reproche.
Toutes ses chaussures de Cendrillon sont empreintes de sa passion pour le cirque, le théâtre, le cinéma et surtout le music-hall. Enfant, il passe son temps aux Folies Bergère. « Je n'aimais pas les films de mon époque », explique-t-il. Il s'ennuie à mourir face au réalisme d'un Chabrol ou devant un Scorsese. En revanche, il est très marqué par Peau d'âne, le premier film vu sans ses parents. Il aime « l'esthétisme pompeux » des films des années 30 ou la théâtralité de la Règle du Jeu de Renoir. Les scènes surréalistes, le noir et blanc, les grandes robes qui s'envolent et les costumes tirés à quatre épingles tout comme les situations burlesques l'enchantent.
Et dire que les louboutins ont failli ne jamais exister ! Depuis son enfance, Christian Louboutin est bien atteint du syndrome de Guy Degrenne qui dessinait sans cesse des couverts : lui, en classe, il couvre ses cahiers de croquis de chaussures. « Il dessine comme il respire », explique Caroline Huart qui a travaillé avec lui sur le suivi de fabrication.
Très indépendant, il n'a jamais aimé travailler pour les autres. Le seul bottier à la dimension de son univers ? Roger Vivier, créateur de souliers spectaculaires pour les stars et les reines des années 50, dont il a préparé l'exposition aux Arts déco en 1987. « J'ai pensé que je ne pourrai jamais plus éprouver autant de plaisir », explique-t-il. Il stoppe donc la création de chaussures pour se pencher sur les fleurs et les plantes, une autre passion. Il dessine quelques terrasses à New York, un jardin à Paris. En 1991, sa bonne étoile le conduit chez un antiquaire du passage Vérot-Dodat qui lui signale une boutique vacante parfaite pour installer une marque. Une chance, ce passage à la Lubitsch correspond exactement à ce qu'il aime. Les louboutins envahissent bientôt le macadam.
Un mélange d'influences et un soupçon d'extravagance
Très vite, ces chaussures extravagantes séduisent de fortes personnalités comme Arielle Dombasle ou encore Dita von Teese, son double. « Dita est la représentation exacte de ce que j'aime, explique-t-il dans une interview à vogue.com. Il n'y avait rien dans son village, au fin fond de l'Amérique. Pas même un musée. Et pourtant à 10 ans, Dita voulait déjà un livre sur les porcelaines chinoises. J'admire le fait qu'elle puisse vivre aujourd'hui à travers l'univers qu'elle a rêvé et mis en scène. » Il voue aussi une admiration sans bornes aux esthètes. « Ceux très rares chez qui tout a du sens, tout est correspondance : couleur, comédien, musique. » Visconti en fait partie. David Lynch, avec qui il imagine l'exposition Fetish en 2007, aussi.
La tête dans les étoiles, les pieds sur terre. Conscient d'être à la tête d'un véritable patrimoine, il aménage aujourd'hui une grange près de la Rochelle pour installer ses archives. Au centre, sur le sol en terrasses, des miroirs qui reflètent le plafond en poutres de bois et de chaque côté, une enfilade de colonnes néo-aztèques, indiennes typées années 20, syriennes en bois et nacre, etc. Trésors exotiques chinés au fil de ses innombrables voyages, comme des milliers d'autres accumulés en attendant de trouver leur place dans l'une de ses maisons. Au Caire, à Méridès au Portugal ou encore à Damas. « Tout peut toujours servir », ironise ce boulimique de voyages, en évoquant six portes de bois gigantesques, tout juste rapportées de l'un de ses récents périples.
La personnalité singulière de Christian Louboutin prend aujourd'hui le pas sur ses chaussures. On peut imaginer que, bientôt, ce créateur dégarni à la barbichette poivre et sel s'émancipe de la chaussure. Que, tenté par l'exotisme d'autres ailleurs, il devienne danseur de claquettes ou créateur d'un cirque. Pour l'instant, il est Loubi dans sa web série Le Carrosse Noir. Le mix loufoque d'un clip à la Goude, de la série Drôles de dames et du film Les Demoiselles de Rochefort sur une musique de Mika. « À l'origine, Christian avait imaginé un cirque itinérant. L'idée a évolué... », explique le réalisateur Benoît Tetelin. Tiens, tiens... On voit aussi Christian Louboutin coiffé d'un haut-de-forme et vêtu d'une immense cape dans Psycho-Logic, le mini-remake qu'il a réalisé lui-même à l'occasion de l'ouverture de sa boutique à Los Angeles (il en existe une trentaine dans le monde). Il est aujourd'hui bien plus qu'un créateur de souliers à semelles rouges : un personnage que l'on peut pasticher comme un Karl Lagerfeld ou un Jean Paul Gaultier.
source
0 commentaires